Niches fiscales






Les Echos : 06/10/10  |  09:18  | Lucie Robequain

Le gouvernement révise nettement à la baisse le coût des niches fiscales

Les dépenses fiscales atteindront 65,3 milliards d’euros en 2011, contre 74,8 milliards en 2010. Mais cette réduction n’est quasiment pas due aux mesures d’économies.

Ecrit par
Lucie ROBEQUAIN

Lucie ROBEQUAIN
Journaliste

Le coût des 453 dépenses fiscales recensées dans les documents budgétaires publiés hier atteindra 65,3 milliards d’euros en 2011, selon le gouvernement, contre 74,8 milliards estimés pour 2010 (pour 468 dépenses). Pour autant, la différence ne correspond pas, loin de là, aux 10 milliards d’euros d’économies sur les niches fiscales et sociales figurant dans les budgets de l’Etat et de la Sécurité sociale. Le gouvernement reconnaît que la réduction des niches fiscales, au sens strict du terme, ne produira pas plus de 800 millions d’euros d’économies l’an prochain. Cela ne signifie pas que les économies sont virtuelles mais qu’elles figurent en majorité dans le champ social et que le champ des avantages fiscaux dépasse, de très loin, ce que l’on a coutume d’intégrer dans l’enveloppe officielle des « dépenses fiscales ».

Changement de méthodologie

Ainsi, la plupart des niches que le gouvernement se propose de réduire ou de supprimer ne sont pas officiellement reconnues comme telles. La TVA réduite sur les offres « triple play », par exemple, n’est pas décomptée dans les 453 dépenses fiscales. Si la mesure permet à l’Etat de récupérer 1,1 milliard, elle ne réduit pas le montant officiel de ces dépenses. Seules certaines mesures y contribuent en 2011 : la suppression du crédit d’impôt sur les dividendes (600 millions), la réduction du crédit d’impôt photovoltaïque (150 millions), le recentrage du dispositif ISF PME (35 millions) ou encore la limitation des dépenses de rénovation écologique du logement.

Deuxième explication : le gouvernement a « déclassé » certaines niches fiscales -qui deviennent de simples modalités de calcul de l’impôt -ou révisé leur coût en forte baisse. Ainsi, quatre dispositifs relatifs à l’épargne (exonération des plans d’épargne retraite et de prévoyance complémentaire, etc.) ne sont plus considérés comme des dépenses fiscales, ce qui réduit l’enveloppe des dépenses fiscales de plus de 1 milliard d’euros. Quant à l’exonération de l’assurance-vie, son coût est révisé de 3 milliards à… 1 milliard d’euros, sur les recommandations de l’Inspection des finances. «  Cette diminution s’explique par un changement de méthodologie de chiffrage de la dépense fiscale, qui permet de mieux appréhender la réalité de son coût », indique le gouvernement.

La fin des mesures de relance joue elle aussi à plein : la suppression du remboursement anticipé du crédit d’impôt recherche (sauf pour les PME), en particulier, réduira la facture de cette niche de 2,7 milliards l’année prochaine.

Au final, la niche la plus coûteuse reste la TVA à 5,5 % pour la rénovation des bâtiments (5 milliards), devant la TVA à 5,5 % pour la restauration (3,13 milliards), dont le coût est désormais supérieur à celui de la prime pour l’emploi (2,98 milliards).

étienne lefebvre et Lucie Robequain

Hausse de la fiscalité pour l’épargne et les placements (29/09/10  |  17:52  | Bernard Le Court)

Assurance-vie, livrets rémunérés, plus-values mobilières ou immobilières, taxation des dividendes, etc. Tout change l’an prochain, avec un alourdissement général de la fiscalité de l’épargne. Revue de détail.

Le projet de loi de finances pour 2011 applicable à  partir du 1 er janvier 2011 prévoit une hausse de la fiscalité de l’épargne et des placements. Voici les principales modifications.

Les plus-values immobilières imposées plus lourdement

La plus-value réalisée à l’occasion d’une vente immobilière est actuellement taxée à 16 % + les prélèvements sociaux, soit un total de 28,1%. A compter du 1er janvier 2011, le taux d’imposition serait augmenté de un point.  L’imposition passerait donc à 17 % + les prélèvements sociaux, soit un total de 29,1%.  Le vendeur d’un bien immobilier dont la plus-value imposable serait de 10.000 euros paierait en 2011, 2.910  euros contre 2.810 euros en 2010. L’écart est donc de 100 euros dans notre exemple.  Cette réforme n’est pas indolore, mais risque de passer inaperçue. C’est en effet le notaire, rédacteur de l’acte de vente qui s’occupe de la déclaration des plus-values immobilières et qui prélève l’impôt sur le prix revenant au vendeur et le verse directement au service des impôts.

Les plus-values mobilières  taxées dès le 1 er euro et plus lourdement imposées

Actuellement, les plus-values réalisées lors de la vente de valeurs mobilières (Sicav, fonds communs de placement, actions, obligations…) sont exonérées si le montant annuel des cessions n’excède pas le montant annuel de 25.830 euros en 2010 (il était de 25.730 euros pour l’imposition des revenus de 2009).

En dessous de ce montant, les gains ne sont pas imposés, ils subissent uniquement les prélèvements sociaux lesquels sont applicables dès le 1 er euro.  Au delà du seuil, les gains réalisés par les particuliers sont actuellement imposés au prélèvement fiscal libératoire de 18 % auquel s’ajoutent les prélèvements sociaux de 12,1 %. A compter du 1er janvier 2011, les plus-values seraient imposées dès le premier euro.  Par ailleurs, le taux d’imposition passe de 18 % à 19 %. Les prélèvements sociaux ne changent pas au 1 er janvier 2011.  Ils seront toujours à 12,10 % dès le 1er euro.

Exemple : Mr X réalise pour 25.000 euros de cessions sur son compte-titres en 2010 et il obtient une plus-value de 3.000 euros. Aujourd’hui, il subit uniquement les prélèvements sociaux à hauteur de 12,10 %, soit 363 euros à payer. Après la réforme, outre les 363 euros de prélèvements sociaux, Mr X devrait payer 570 euros de prélèvements fiscaux calculés à hauteur de 19 %.

Fiscalité des plus-values sur valeurs mobilières
Montant des ventes de valeurs mobilières Imposition en 2010 Imposition en 2011 Prélèvements sociaux en 2010 Prélèvements sociaux en 2011
Cessions n’excédant pas 25.830 euros Pas d’imposition Imposition à 19 % dès le 1er euro 12,10 % 12,10 %
Cessions supérieures à 25.830 euros Imposition à 18 % Imposition à 19 % 12,10 % 12,10 %
Bon à savoir
Les plus-values réalisées notamment dans le cadre du plan d’épargne en actions (PEA) sont exonérées d’imposition, dès lors que le PEA a une durée d’au moins 5 ans.

Les placements financiers plus lourdement taxés

Le prélèvement forfaitaire libératoire, applicable aux dividendes, aux intérêts et d’une manière générale aux revenus de valeurs mobilières, ainsi qu’aux placements du type « livrets rémunérés », passerait de 18 % à 19 %. Les placements financiers seront donc plus fortement taxés. Voici les écarts entre les rendements bruts et nets pour une personne retenant le prélèvement fiscal libératoire avant et après la réforme  :

Les rendements bruts et nets avant et après la réforme
Rendement brut Rendement net en 2010 (18 % + 12,10 %) avant la réforme Rendement net en 2011 (19+12,10 %) après la réforme
8 % 5,59 % 5,51 %
7 % 4,89 % 4,82 %
6 % 4,19 % 4,13 %
5 % 3,50 % 3,45 %
4 % 2,80 % 2,76 %
3 % 2,10 % 2,07 %
2 % 1,40 % 1,38 %

Exemple : Vous placez de l’argent sur un livret rémunéré qui rapporte 5 % bruts. Aujourd’hui ce rendement de 5 % vous laissera un rendement net de 3,50% une fois le prélèvement fiscal de 18 % déduit et les prélèvements sociaux de 12,10 % retirés. L’augmentation d’un point se traduira par une baisse de la rémunération nette qui au lieu de 3,50 % passera à 3,45 %. Autrement dit, pour 100.000 euros placés, votre gain net impôt déduit serait en 2011 de 3.450 euros contre 3.500  euros en 2010. Vous perdrez donc 50 euros.

Notre conseil
A première lecture l’augmentation de 1 % du prélèvement fiscal est anodine pour des petites sommes, mais pour des placements d’un montant plus important elle réduit notablement la rémunération.  Les contribuables ont le choix entre le prélèvement forfaitaire ou l’imposition à l’impôt sur le revenu. La solution, du moins pour les contribuables qui sont dans les tranches basses d’imposition, c’est de choisir d’être taxé à l’impôt sur le revenu plutôt qu’au prélèvement forfaitaire libératoire. Rappelons que les tranches d’impôt sur le revenu sont de : 5,5 %, 14 %, 30 % et 40 %. Un contribuable dans la tranche de 5,5 % ou de 14 % a tout avantage à retenir l’imposition dans le cadre de sa déclaration annuelle des revenus et de ne pas opter pour le prélèvement fiscal forfaitaire de 18 % aujourd’hui et de 19 % dès 2011.

Dividendes d’actions : suppression du crédit d’impôt

Le gouvernement propose de supprimer le crédit d’impôt sur les dividendes perçu par les actionnaires. Actuellement, lorsqu’ils sont imposés au barème progressif de l’impôt sur le revenu, les dividendes bénéficient de deux abattements, l’un proportionnel (40 %), l’autre forfaitaire (1.525 euros pour une personne seule et 3.050 euros pour un couple). Un crédit d’impôt s’ajoute à ces deux abattements. Ce crédit d’impôt est égal à 50 % du montant des revenus perçus et est plafonné annuellement à 115 euros pour les contribuables célibataires, divorcés ou veufs, à 230 euros pour les couples mariés ou pacsés soumis à imposition commune. La suppression de ce crédit d’impôt est plus lourde pour les petits porteurs, mais dans tous les cas, la perte se limite au montant de ce crédit d’impôt, soit 115 ou 230 euros.

Assurance-vie : des taxes sociales prélevées tous les ans

Actuellement, seuls les contrats d’assurance vie monosupports où la totalité de l’épargne est investie dans le fonds en euros subissent chaque année les prélèvements sociaux (12,10 %) sur leurs gains. Les fonds en euros des contrats multisupports échappent à cette taxation annuelle et ils ne subissent les prélèvements sociaux qu’à la sortie du contrat. Ce report des prélèvements sociaux permet de gagner chaque année de précieux intérêts puisque d’une année sur l’autre les intérêts précédents bénéficient eux-mêmes de nouveaux intérêts (ils capitalisent). Sur un contrat de 100.000 euros (voir évolution des capitaux dans le tableau ci-dessous), en 8 ans, l’écart est de 554 euros en faveur du contrat qui prélève les taxes sociales au terme.

Exemple  : Supposons un contrat d’assurance vie multisupport sur lequel 100.000 euros sont investis sur le fonds en euros, en retenant une hypothèse de rendement annuel de 4 % nets sur 8 ans.  Si les prélèvements sociaux sont retirés chaque année, au terme de 8 ans l’assuré bénéficiera d’un capital de 131.843 euros, prélèvements sociaux déduits. Si les prélèvements sociaux sont retirés au terme de 8 ans, l’assuré bénéficiera d’un capital de 132.397 euros une fois les prélèvements sociaux déduits. Au final, une fois les prélèvements sociaux retirés dans les deux cas, l’assuré dispose d’une somme plus élevée lorsque les prélèvements sociaux sont retirés in fine en une seule fois.

Comparaison de l’évolution d’un capital de 100.000  euros rémunérés à 4 % nets l’an pendant 8 ans Capital obtenu en fin d’année avec une rémunération à 4 % sans déduction annuelle des prélèvements sociaux Capital obtenu en fin d’année avec une rémunération à 4 % et une déduction annuelle des prélèvements sociaux
Fin an 1 104.000  euros 103.516 euros
Fin an 2 108.160 euros 107.155 euros
Fin an 3 112.486 euros 110.923 euros
Fin an 4 116.985 euros 114.823 euros
Fin an 5 121.665 euros 118.860 euros
Fin an 6 126.531 euros 123.039 euros
Fin an 7 131.593 euros 127.365 euros
Fin an 8 136.856 euros 131.843 euros
Capital disponible en cas de sortie à la fin de 8éme année  : Gain de 36.856 euros dont on déduit les 12,10 % de prélèvements = 4.459 euros de prélèvements. Capital disponible = 132.397 euros. Les prélèvements sociaux ont déjà été retirés d’année en année. Capital disponible = 131.843  euros.

Aujourd’hui, le stock de 1.300 milliards placé en assurance-vie est réparti comme suit  : 17 % investis dans des supports autres que le fonds en euros et 83 % investis dans les fonds en euros sécuritaire (gains sont définitivement acquis chaque année et ne peuvent pas fluctuer à la baisse).

Hausse de 1 point de la tranche maximale d’imposition sur le revenu

Une contribution de 1 % pour le financement de la réforme des retraites serait appliquée sur la tranche d’imposition à 40 %. De fait, le taux applicable passerait donc de 40 % à 41 % en 2011.  Voici deux exemples fournis par Bercy.

Exemple 1 : Emilie est célibataire sans enfant et déclare un salaire de 100.000 euros en 2011 au titre de ses revenus de l’année 2010. Emilie est imposée au taux maximal pour la part de ses revenus entrant dans la tranche de 40 %.  Avant la réforme elle aurait payé 23.351 euros d’impôt. Avec le passage de 40 à  41 % de la tranche maximale elle paierait 23.542 euros, soit une hausse de 191 euros.

Exemple 2 : Nadia et Sébastien sont mariés et ont deux enfants mineurs. Chacun des conjoints déclarent un revenu de 150.000 euros, soit au total 300.000 euros. Ce couple est imposé au taux maximal pour la part de ses revenus entrant dans la tranche de 40 %.  Avant la réforme ce couple aurait payé 78.704  euros d’impôt. Avec le passage de 40 à  41 % de la tranche maximale elle paierait 80.004 euros, soit une hausse de 1.300 euros.

BERNARD   LE COURT

Budget 2011 : le logement social outre-mer épargné

Par Cécile Crouzel
26/09/2010 | Mise à jour : 21:16

LA cité Les Tourelles, au Lamentin (Martinique).
LA cité Les Tourelles, au Lamentin (Martinique). Crédits photo : AFP

INFO LE FIGARO – La niche fiscale favorisant l’investissement dans le logement social dans les Dom ne sera pas concernée par le coup de rabot de 10%.

Les derniers arbitrages sur le projet de Budget de 2011 ont été rendus vendredi soir lors d’une réunion entre Nicolas Sarkozy, François Fillon, François Baroin et Christine Lagarde. Selon nos informations, il a été décidé d’un aménagement du rabot pour l’outre-mer : la niche fiscale favorisant l’investissement dans le logement social dans les Dom y échappera. Le taux de réduction offert par ce dispositif restera à 50% en 2011. Mais c’est l’exception. Les autres outils de défiscalisation via l’outre-mer, que ce soit pour l’investissement productif ou l’investissement locatif, seront, eux, rabotés de 10%. Ainsi le taux de réduction de l’investissement productif (achat d’équipements loués ensuite à des entreprises ultramarines) passera de 50% à 45%.

Par ailleurs, le gouvernement a définitivement opté pour la suppression de l’avantage fiscal des nouveaux mariés, divorcés et pacsés. Pour les ménages, la hausse d’impôt provoquée par le rabotage des niches sera hors bouclier, tout comme le relèvement à 41% du taux de la dernière tranche d’impôt sur le revenu et la hausse des prélèvements sur l’épargne.

Projet de loi de finances pour 2011: réduction générale de 10% de toutes les niches fiscales. Enumération des niches concernées

Le projet de loi de finances prévoit une baisse générale de 10% de toutes les niches fiscales y compris immobilières.

liste des niches fiscales soumis à la réduction de 10%:

  • Investissement dans l’immobilier de loisir ( tourisme)
  • Investissement forestier
  • Investissement dans des résidences hôtelières à vocation sociale
  • Certains investissement outre mer
  • Souscription au capital des sociétés non côtées et des souscriptions de parts de FCPI et des parts de FPI
  • Travaux de conservation ou de restauration d’objets mobiliers classées
  • Dispositif Malraux
  • Souscription en numéraire au capital des SOFIPECHE
  • Sommes versées sur un compte épargne codéveloppement
  • Investissement immobilier locatif neuf (dispositif Scellier)
  • Investissement immobilier dans le lmnp
  • Dépenses effectuées en vue du maintien et de la protection du patrimoine naturel

Le projet de loi de finances prévoit également une réduction de certains crédits d’impôt:

  • Crédit d’impôt au titre des équipements en faveur du développement durable et des économies d’énergie
  • Contrats d’assurances pour loyers impayés des logements locatifs conventionnés.
  • Dépenses en faveur de la prévention des risques technologiques.

Projet de loi de finances pour 2011: Plus values mobilières et immobilières, taxation des dividendes .

Le projet de loi de finances pour 2011 prévoit de nouvelles règles de taxation des plus values immobilières, des dividendes et des plus values de cession de valeurs mobilières.

Dividendes:

Le prélèvement forfaitaire libératoire sur les dividendes d’action, sur les intérêts de produits de placement à taux fixe passera de 18% à 19%.

Le crédit d’impôt sur les dividendes sera supprimé.

Gains de cession des valeurs mobilières:

Le taux d’imposition des gains de cession de valeurs mobilières et de droits sociaux passera de 18% à 19%.

Les plus values mobilières seront taxées dès le premier Euro.

Plus values immobilières:

Le taux d’imposition passera de 16% à 17%.

L’imposition des plus values immobilières ne sera pas prise en compte pour le calcul du droit à restitution au titre du bouclier fiscal.

Le rabot de 10 % sur les avantages fiscaux ne va toucher qu’une vingtaine de niches. La taxation des indemnités de licenciement des hauts cadres est à l’étude.

Source : Les Echos
Ecrit par
Lucie ROBEQUAIN

Lucie ROBEQUAIN
Journaliste

Niches fiscales : rabot a minima, menace sur les indemnités de rupture

C’est la dernière ligne droite des arbitrages budgétaires. En ce qui concerne le coup de rabot de 10 %, Bercy a opté pour un périmètre réduit : il se limitera à une vingtaine de niches fiscales et ne rapportera pas plus de 500 millions, voire 400 millions. Parmi les dispositifs touchés figurent la plupart de ceux déjà soumis au plafonnement global, qui veut que chaque foyer ne puisse pas tirer plus de 20.000 euros d’économies, plus 8 % de ses revenus, via le jeu des niches. Un seul présente un gros enjeu budgétaire : le crédit d’impôt développement durable qui, à hauteur de 2,8 milliards d’euros (l’an dernier), permet notamment d’isoler sa maison à moindres frais. La réduction d’impôt pour doubles vitrages, par exemple, sera ramenée de 25 % à 22,5 %. Autre dispositif non négligeable qui sera touché : l’investissement locatif. Les autres mesures coûteuses ont été écartées, à l’instar des crédits d’impôt pour l’emploi d’un salarié à domicile et les frais de garde d’enfant (3,9 milliards). Ce devrait être aussi le cas des investissements outre-mer et de la réduction d’impôt au titre des dons.

Les autres dispositifs touchés sont plus mineurs : réduction d’impôt au titre des investissements forestiers, de la protection de la pêche, etc. Cela n’empêchera pas des lobbys de monter au créneau : les cinéastes devraient ainsi défendre le crédit d’impôt au titre des sociétés pour financer l’industrie cinématographique (Sofica, 60 millions par an).

Pour atteindre l’objectif de 10 milliards d’économies sur les niches, il reste par ailleurs à trouver plusieurs centaines de millions d’euros sur des exonérations de cotisations. A l’étude : le relèvement du forfait social sur l’intéressement et la participation, comme l’indiquait François Baroin, ministre du Budget, dans « Les Echos » jeudi dernier. Selon le « Journal du dimanche », il passerait de 4 % à 6 %. L’arbitrage est attendu cette semaine.

Même calendrier pour une autre piste regardée par le gouvernement : la taxation des indemnités de rupture (licenciement, rupture conventionnelle, etc.) à partir d’un certain seuil, par exemple 100.000 euros, soit environ trois fois le plafond annuel de la Sécurité sociale. La Cour des comptes prône l’application des cotisations de droit commun au-delà des indemnités légales, ce qui rapporterait 3 milliards. Mais l’exécutif ciblerait plutôt les hauts cadres. Le rapporteur du budget de la Sécurité sociale à l’Assemblée, Yves Bur (UMP) préconise des cotisations à partir de 69.000 euros d’indemnités. En 2008, le montant moyen des indemnités de licenciement atteignait 13 000 euros, mais 1.511 indemnités dépassaient 200.000 euros.